6B_143/2011: Chefredaktor des “Confédéré” nach Hitler-Fotomontage wegen übler Nachrede verurteilt; Meinungsäusserungsfreiheit nicht verletzt (amtl. Publ.)

Der Wal­lis­er SVP-Nation­al­rat Oskar Freysinger war in ein­er im August 2007 in der Wochen­zeitung “Con­fédéré” die neben­ste­hende Fotomon­tage erschienen. Das BGer schützt die Verurteilung von Adophe Ribor­dy, dem ehe­ma­li­gen Chefredak­tor der Zeitschrift, wegen Ehrver­let­zung.

Das Nebeneinan­der­stellen der bei­den Per­so­n­en (bei­de öster­re­ichis­ch­er Herkun­ft) enthalte den Vor­wurf, dass Freysinger mit dem Nation­al­sozial­is­mus sym­pa­thisiere. Der Titel des Beitrags, “Comme un par­fum des années 1930” beschränke sich eben­falls nicht auf die Nazipro­pa­gan­da zu Beginn der 30er Jahre, son­dern auf das ganze schon mörderische Jahrzehnt, in dem das erste KZ schon existierte. Der Text des Beitrags selb­st trug im Übri­gen nichts dazu bei, die Aus­sage der Fotomon­tage abzuschwächen; ohne­hin trat er angesichts der drastis­chen Mon­tage in den Hin­ter­grund. Der gesamte Artikel erfüllt deshalb den Straftatbe­stand von StGB 173:

Ain­si, il com­pare les méth­odes util­isées par les nationaux-social­istes menées par Hitler “pour faire peur, alert­er la pop­u­la­tion” à celles du par­ti [SVP]  valaisan dirigé par l’in­timé, déclarant en par­ti­c­uli­er qu’il s’a­gi­rait là de “réchauf­fé absolu”. La com­para­i­son entre l’élec­tion démoc­ra­tique d’Hitler et celle recher­chée par l’in­timé ren­force encore ce rap­proche­ment entre les deux hommes.
Un tel soupçon, même jeté en pleine cam­pagne élec­torale, dépasse claire­ment les lim­ites pour­tant larges posées à la lib­erté d’ex­pres­sion et lèse l’hon­neur de l’in­timé, non pas seule­ment en tant que politi­cien, mais en tant qu’homme. La dif­fu­sion par le recourant de l’ar­ti­cle litigieux, pris dans son ensem­ble, est donc objec­tive­ment atten­ta­toire à l’honneur.
Le recourant ne s’est pas borné à émet­tre un juge­ment de valeur ni à cri­ti­quer l’ac­tiv­ité pro­fes­sion­nelle de l’in­timé. Il a sug­géré que ce dernier avait, pour le moins, des sym­pa­thies pour l’idéolo­gie nazie. Le soupçon litigieux con­stitue donc non pas un juge­ment de valeur, mais une allé­ga­tion de fait sus­cep­ti­ble de tomber sous le coup de l’art. 173 CP.

Im Übri­gen kon­nte das BGer keine satirische Kom­po­nente erken­nen. Ein Wahrheits­be­weis kam nicht in Frage. Zulet­zt war auch EMRK 10 nicht ver­let­zt. Zwar gilt Folgendes:

L’arti­cle 10 par. 2 CEDH ne laisse toute­fois guère de place pour des restric­tions à la lib­erté d’ex­pres­sion dans le domaine du dis­cours et du débat poli­tique, dans lequel cette lib­erté revêt la plus haute impor­tance. En out­re, les lim­ites de la cri­tique admis­si­ble sont plus larges à l’é­gard d’un homme poli­tique, visé en cette qual­ité, que d’un sim­ple particulier

Den­noch haben sich selb­st Jour­nal­is­ten an gewisse Regeln zu halten:

L’au­teur d’un arti­cle, à l’in­star de tout créa­teur, n’échappe toute­fois pas aux pos­si­bil­ités de lim­i­ta­tion que ménage l’art. 10 par. 2 CEDH : quiconque se pré­vaut de la lib­erté d’ex­pres­sion assume, selon les ter­mes de ce para­graphe, des « devoirs et respon­s­abil­ités » […]. En rai­son de ces “devoirs et respon­s­abil­ités”, la garantie que l’art. 10 CEDH offre aux jour­nal­istes en ce qui con­cerne les comptes ren­dus sur des ques­tions d’in­térêt général est sub­or­don­née à la con­di­tion que les intéressés agis­sent de bonne foi de manière à fournir des infor­ma­tions exactes et dignes de crédit dans le respect de la déon­tolo­gie journalistique

Im vor­liegen­den Fall sah das BGer diese Anforderun­gen verletzt:

Le recourant a volon­taire­ment dif­fusé par voie de presse un soupçon grave qu’il savait infondé. Il n’a dès lors pas agi de bonne foi de manière à fournir des infor­ma­tions exactes et dignes de crédit dans le respect de la déon­tolo­gie jour­nal­is­tique. Il ne doit par­tant pas pou­voir se pré­val­oir de la garantie offerte par l’art. 10 CEDH.